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En Europe, on trouve également le recours à la drogue avec le cas célèbre de l'épouse de l'astronome allemand J. Kepler, qui est mise à mort, durant les purges anti sorciers des années 1615 à 1629, pour avoir distribué des drogues soporifiques et hallucinogènes. A l'époque moderne, le poète marquis Stanislas de Guaita (1860-1898), qui s'est passionné pour la magie, s'est servi de cocaïne et de haschich parce qu'ils l'aidaient à quitter son corps physique et à explorer les mystères de la conscience dans son corps astral.
En bref, il est légitime de conclure que l'ingestion de certaines drogues est associée, depuis l'Antiquité, à des modifications de l'état de conscience des personnes et souvent assimilée à des expériences dites religieuses.
Quelques définitions
En français, le terme " drogue " peut prendre différents sens. Au XIXème siècle, il s'appliquait aux préparations faites par les apothicaires. Progressivement, ce mot a pris une connotation péjorative, désignant, par opposition aux médicaments, les substances dont la capacité à guérir est douteuse ou qui sont susceptibles d'être utilisées dans la recherche de plaisir.
Dans le langage courant actuel, la drogue est souvent associée aux seuls produits illicites classés comme stupéfiants. Cette acception du terme est celle des juristes, des policiers et des magistrats. Les médecins cliniciens classent, quant à eux, les substances en fonction des capacités à induire une dépendance et à nuire à la santé mentale et physique des patients. Un spécialiste des produits toxiques différencie les produits en fonction de leur toxicité intrinsèque, indépendamment des risques de dépendance et des conséquences de celles-ci sur la santé et la vie en société. L'ambiguïté de ce mot rend le débat difficile et il apparaît nécessaire, au préalable, de le définir le plus précisément possible.
Les définitions des dictionnaires actuels font référence au caractère toxique des " drogues " (" Substances toxiques, stupéfiants " selon le grand Robert ) et à la dépendance qu'elles engendrent (" Substance psychotrope naturelle ou synthétique, qui conduit au désir de continuer de consommer pour retrouver la sensation de bien être qu'elle procure " selon le Grand Larousse Universel.) On retrouve les mêmes éléments de définition dans les ouvrages plus spécialisés. Le dictionnaire des drogues, des toxicomanies et de la dépendance définit la drogue comme une " substance psychoactive prêtant à une consommation abusive et pouvant entraîner des manifestations de dépendance ". Selon l'ouvrage de référence d'Inaba et de Cohen sur les excitants, calmants et hallucinogènes, peut être considéré comme une drogue " toute substance qui entraîne des distorsions de fonctionnement du système nerveux central ".
Cet effort de clarification conduit donc à deux acceptions de ce mot. La première est très large, de type toxicologique, et correspond à la dernière définition citée. Un grand nombre de médicaments se trouveraient alors inclus parmi les drogues. La seconde, plus restreinte, est fondée sur la notion de dépendance, terme lui-même défini par la communauté scientifique internationale. Nous retiendrons la définition suivante : une drogue est un produit naturel ou synthétique, dont l'usage peut être légal ou non, consommé en vue de modifier l' état de conscience et ayant un potentiel d'usage nocif, d'abus ou de dépendance. Cette définition inclut : les stupéfiants, les substances psychotropes, l'alcool, le tabac, les colles et solvants, les champignons hallucinogènes et les substances de synthèse non encore classées. Elle exclut les substances vitales (eau, air), le café, le chocolat, les médicaments psychoactifs non utilisés pour modifier les'états de conscience. S'appuyant sur cette définition, et par convention, le terme "drogues" au pluriel (ou "produits psychoactifs") couvre l'ensemble des produits pris en compte dans ce livret ; il comprend les sous-ensembles suivants : l'alcool, le tabac, les médicaments psychoactifs et les drogues illicites. Les médicaments psychoactifs sont classés selon quatre catégories : les hypnotiques, les neuroleptiques, les anxiolytiques et les antidépresseurs. Les drogues illicites comprennent les produits stupéfiants et certains produits non classés comme stupéfiants et détournés de leur usage normal (colle, solvants, champignons hallucinogènes, substances de synthèse, médicaments détournés .).
Реферат опубликован: 18/05/2006